Outre de disposer de la plus « grande plage fluviale de France » selon l’Office de tourisme, l’Isle-Adam possède un grand pavillon chinois tout aussi improbable(*).
Rien à voir avec la chinoiserie contemporaine (et gouffre financier) Chinagora de Charenton. Ce pavillon remonte au 18e s. sans qu’on sache par qui et pourquoi il se trouve là. Tout ce qu’on tient pour sûr c’est que cette fabrique est achevée en 1790. A la Libération, le pavillon n’est que ruines. Il faut attendre ces dernières années pour qu’il retrouve son lustre d’antan. Le décor est soigné et vraisemblable. Pierre, bois et lions hiératiques, débauche de rouge et de carmin font de cet exotique fabrique un exemple précoce de l’intérêt de la France pour la Chine. Il rappelle l’article flatteur sur la Chine pondu par Diderot dans la fameuse Encyclopédie. L’éloge y était intéressé mais on était alors entre puissances mondiales de poids similaires. Cet intérêt se développera largement au 19e s. comme l’illustre le musée chinois d’Eugénie à Fontainebleau que j’ai loupé la semaine dernière.
(*) Paris – L’isle Adam par Gare du nord. Train direct (direction Persan-Beaumont) ou avec changement à Valmondois.