Sous l’Ancien Régime, les dossiers des tribunaux étaient de simples feuilles de papier que l’on enroulait sur elles-mêmes. Pour les transporter facilement, on utilisait des sacs. Chaque avocat avait le sien et arrivé devant le juge, il sortait un à un ses rouleaux et lisait les arguments de sa plaidoirie. Autrement dit, il « vidait son sac« . Aujourd’hui, cette expression est utilisée lorsqu’une personne dit tout ce qu’elle a sur le cœur, toutes les choses non dites qu’elle gardait jusque là pour elle.
Le procès terminé le juge déclarait « l’affaire est dans le sac » lorsqu’elle était classée et que l’on ne reviendrait plus dessus. Aujourd’hui encore, on utilise cette expression lorsque quelque chose est achevé, ou lorsque l’on pense qu’une entreprise ne pourra pas rater(*).
Le musée du Barreau de Paris expose un exemplaire de ces fameux sacs, ici en toile(**). Ce n’est pas son seul intérêt. L’exposition illustre l’étroite relation entre la politique et le droit. La moitié de nos présidents de la République furent avocats, nos deux derniers ne dérogeant point à la règle(***). Parmi les nombreuses passerelles vers la profession d’avocat, une procédure, instaurée par un décret d’avril 2012, dispense les personnes « ayant exercé des responsabilités publiques les faisant directement participer à l’élaboration de la loi pendant huit années » de la formation théorique et pratique, ainsi que du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA). Au grand dam de nombreux avocats qui sur ce point n’ont visiblement n’ont pas su se défendre !
(*) D’après l’Internaute.
(**) Musée du Barreau de Paris, 25 rue du Jour, Paris. Visite guidée d’environ 1h30 pour des groupes de 10 personnes (minimum) et 25 (maximum), sur réservation. Riches commentaires du conférencier.
(***) voir la liste de personnalités ayant exercé la profession d’avocat sur Wikipédia.