Le site Couriot, une mine du bassin houiller stéphanois fondée en 1903 et fermée en 1973, est un haut lieu du tourisme industriel. Témoignage du temps où St-Étienne était le fleuron industriel de la France. On descend dans la mine, on visite des galeries où reconstitutions et petits films illustrent la vie des mineurs et les progrès techniques réalisés dans l’extraction : l’air comprimé, l’éclairage, les vérins, l’abandon du cheval, toujours portés par les besoins croissants en énergie de la société.
Il y a un moment particulier du commentaire de visite. Un moment rare dans le tourisme où la parole est généralement unique. Le film évoque deux points de vue non sur les faits (la fermeture des mines) mais sur les causes. Parole au patronat et au gouvernement de l’époque : la fermeture est liée à de mauvaises conditions économiques, la chute de la demande, l’utilisation des hydocarbures (en 1965 ils dépassent le charbon), le coût d’extraction. Dès 1959 le déficit des sociétés est permanent. Côté CGT autre point de vue. Le pouvoir politique a volontairement sacrifié la filière charbon. Deux points de vue, de deux acteurs majeurs. Et pas de conclusion. Au visiteur de se faire une opinion.
Voilà un bon exemple de tourisme industriel. Hélas encore au passé. Cette obsession nécrophage de ne s’intéresser qu’au passé. A l’issue de la visite on aimerait savoir où en est l’agglomération stéphanoise aujourd’hui, quelles sont les reconversions réussies, où en est-on de l’emploi, qu’est-ce que c’est concrètement que ce projet « Design »…
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « La mine Couriot ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2007/08/la-mine-couriot/>