Juil 272007
Quelques enseignements de ces trois mois en Asie du Sud-Est.
- Le présent est superbement ignoré des voyageurs et des opérateurs, on peut parler de cécité
- Le voyage culturel rassemble une collection dépareillée de sites qu’il faut voir un à un, un pèlerinage de mémoire
- Toute tentative de parler de réalité se heurte à la forte composante imaginaire du tourisme
- Le débat « touriste » contre « voyageur » est toujours aussi vif, personne ne voulant se reconnaître dans le coupable premier que nous sommes pourtant tous quelles que soient nos prétentions
- L’imaginaire de l’île tropicale avec ses cocotiers, son sable blanc, ses populations naïves et douces, demeure toujours aussi vif
- La recherche effrénée d’un « authentique » donne lieu à une folklorisation passéiste générale des espaces ouverts au tourisme (arts, artisanat, décors muséifiés…) d’un accord implicite entre visiteurs et hôtes
- Les touristes des pays émergents se comportent de la même manière que les touristes occidentaux et sont guidés par le même imaginaire ; les guides à quelques détails près sont universels
- Les pays, riches ou pauvres, grands ou petits ont toujours quelque chose à raconter sur leur présent
- Un gisement d’informations inexploitées existe quelque soit la destination (presse, livres, romans, documentaires, travaux universitaires…) pour appréhender le présent, mais elle nécessite une mise en forme adaptée
- Il existe un réel intérêt pour le voyage au présent de la part des touristes pour peu qu’existe une infrastructure (des informations, des informateurs, des lieux de visite…)
- Des expériences existent ça et là de voyage au présent qui mériteraient d’être fédérés autour d’un concept pour les décupler
- Le voyage a présent requiert une forte sensibilisation des professionnels locaux du tourisme (définition, intérêt, nature, …)
- « Rencontrer des populations » n’est pas suffisant pour voyager au présent
- Le voyage au présent nécessite une mise en perspective ; ce n’est pas une collection de sites contemporains à visiter ou de gens à rencontrer
- Le voyage au présent englobe tous les champs de la connaissance délaissés par le voyage culturel (technique, économique, juridique, politique…) ;
- Il y a un risque de dévoiement du tourisme au présent (partialité, exercice de communication, non-qualité) beaucoup plus sensible que pour le tourisme au passé
- Traiter l’exhaustivité des problématiques n’est pas le but du voyage au présent ; le ciblage des thèmes est crucial en fonction de l’actualité du pays, de son rôle dans le monde, des ses spécificités
- Le voyage au présent est complémentaire du voyage culturel ou de loisir
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Bilan ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2007/07/bilan/>