Déc 222006
30 km aller-retour par un fort vent glacial pour revoir le Chapieux. Un site qui me ramène à d’autres temps étudiants. En août 80 j’avais convaincu mon voisin de cité-U, un Centrafricain du nom de Zemeta, de faire le Tour du Mont-Blanc avec moi. Nous sommes partis en stop de Lyon nos modestes bourses d’étudiant ne nous autorisant pas le train. Imaginez l’équipée : sac à dos de fortune, baskets usées, provisions… et la difficulté de stopper avec un Noir il y a plus de 25 ans. Journée entière à attendre une improbable bonne volonté… et c’est finalement une femme qui nous prend et nous héberge chez elle. Apitoyée par nos déboires elle ira jusqu’à nous remettre sur la bonne route le lendemain. Elle restera à vie notre Dame de Haute-Savoie (air connu). Durant dix jours, nous avons joué à saute-frontière entre l’Italie, la Suisse et la France sans papier, en campant. D’étape en étape, Semba est rapidement devenu l’étonnant Noir qui marche sur la neige, fait rare pour l’époque ! Je ne sais pas ce qu’il est devenu à la fin de ses études, mais moi je reviens aux Chapieux tous les ans.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Les Chapieux, à Noël ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2006/12/les-chapieux-a-noel/>