Dépassé le cap des mille visites sur ce blog. Je me demande qui peut encore s’intéresser à ce drôle de voyage deux mois après son départ ? Aujourd’hui, le temps éloigne plus que la distance, les moyens de communication ayant prodigieusement réduit celle qui sépare les êtres.
Démonstration par Athumann, un ami tanzanien qui habite Kilwa Masoko, un coin perdu de la côte swahilie entre Dar es-Salam et le Mozambique. J’ai assisté ce soir au spectacle de Bi Kidudé, grande dame de la musique swahilie qui fait le tour du monde à 90 ans après avoir mené une existence singulière. Dès le spectacle terminé j’ai transmis à Athumann des photos de la diva par mail qu’il interceptera à sa prochaine connexion.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Bi Kidudé, le groupe Ikhwani, le Culture Musical Club et plus généralement le taarab swahili malgré mon prosélytisme, regardez cet extrait d’un précédent spectacle et laissez-vous transporter. Si vous aimez ce blend de musique arabe, indienne, africaine aux accents latino-américains, plein de chaleur et d’épice, qui est indissociable de l’histoire de Zanzibar, voici encore un bel échantillon de musique swahilie*.
En deuxième partie de soirée j’ai couru à l’UNESCO, bravant un méchant rhume, pour participer à l’invitation de Lana à la traditionnelle Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien célébrée depuis 1977, année où l’Assemblée générale des Nations Unis votait la résolution 32/40 B. On se rend compte à quel point le droit international, malgré toutes ses lacunes, peut progressivement marquer des jalons, forger une histoire, défendre ou ignorer une cause.
La cérémonie, après quelques fastidieux discours de tuteurs arabes qu’on n’ a guère vu aux rendez-vous de l’histoire palestinienne, valait surtout par le très beau spectacle de danse** donné par une vingtaine de jeunes de Ramallah qui interprétaient une chorégraphie sur le thème de l’attente aux ckeck-point israéliens. Un thème dont on peut avoir une lecture plus universelle ; celle des restrictions imposées aux candidats à l’émigration. Aujourd’hui, les frontières et l’argent séparent plus que la distance.
(*) D’autres extraits de musiques dîtes du monde dans les riches archives de Mondomix. Mais toute musique n’est-elle pas du monde ?
(**) At the chek-point, Sarreyet Ramallah troupe for music and dance.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Mille et une visites ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2005/11/mille-et-une-visites/>