Avr 142009
Notre langue française a l’art d’entraver l’expression par des complexités inimaginables, souvent insurmontables. Les étrangers ne sont pas les seuls concernés. Une étudiante m’a fait poliment remarquer que j’avais commis une faute. Le nez collé au tableau, j’avais écrit y-a-t-il, au trait d’union coupable effectivement. Le soir, avec sans doute la vague intention de me disculper, j’ai lancé un sondage sur Google. L’expression fautive est citée dans 1 200 000 pages, tandis que la correcte, y a-t-il, apparaît dans 3 400 000 pages seulement. La forme erronée représente donc plus de 25 % des cas ! Et encore, dans les 75% corrects faudrait-il isoler d’autres formes erronées (y a-t’il, y’a-t-il) que le moteur de recherche ne distingue pas. Si ce constat m’a vaguement rassuré, le résultat reste édifiant. En l’absence de réforme sérieuse du français on a l’impression que chaque jour notre langue creuse un peu plus sa tombe tandis que la langue de l’écrit instantané (SMS, chats, blogs) et l’intrusion massive des langues étrangères poursuivent leur travail de sape. Les lecteurs du Monde relèvent chaque jour des fautes dans les articles d’un journal qui passait autrefois pour la référence, tandis que les correcteurs du Monde dénoncent une demi-douzaine de fautes orthographique et typographique par commentaire publié par ces mêmes lecteurs(*).
Pour ce cours d’expression écrite il est temps de conseiller aux étudiants de ne pas prendre pour référence tout écrit en français. Et puisqu’on ne m’a pas confié un cours de grammaire (heureusement) nous nous concentrerons désormais sur l’intitulé du cours, l’expression écrite, ou l’art de mettre la langue au service de la pensée.
Pour ce cours d’expression écrite il est temps de conseiller aux étudiants de ne pas prendre pour référence tout écrit en français. Et puisqu’on ne m’a pas confié un cours de grammaire (heureusement) nous nous concentrerons désormais sur l’intitulé du cours, l’expression écrite, ou l’art de mettre la langue au service de la pensée.
3ème année | Expression écrite |
Mardi 14 avril | Argumenter. |
Objectifs | Maîtriser le développement d’un argumentaire. |
Déroulement | Fin de l’évaluation de la précédente composition. Erreurs les plus classiques. Ex. :
Révision et fourniture des règles d’usage de l’article (en particulier les cas de répétition et d’omission) |
Documents | Règles : Usage de l’article. Règles : Supporter vs soutenir & les articulateurs de l’argumentation. Exercice : Le texte argumentatif. |
Travail à préparer | Composition (200 mots environ). Un sujet au choix parmi les deux suivants. Le mensonge est-il inacceptable ou bien parfois nécessaire. Justifiez votre réponse. ou Face aux pays émergents, la France est-elle condamnée au déclin ? Argumentez. Dans les deux cas, veiller à utiliser les articulateurs. |
Bilan | Il faudra prévoir de traiter du mèl formel, peu enseigné et pourtant indispensable. |
(*) 25 coquilles à la une, in Langue sauce piquante, blog des correcteurs du Monde, 9 avril 2009.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Y a-t-il ? ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2009/04/y-a-t-il/>