Me voilà donc un expatrié aux yeux des Chinois. Expatrié plutôt qu’immigré, puisque je n’ai pas l’intention de me fixer dans ce pays. En tout cas, je ne suis plus un touriste de passage. En Chine, comme dans la plupart des pays, un titre de séjour est nécessaire pour résider, contrainte qui renvoie l’ambitieuse étiquette « citoyen du monde », au mieux à l’état de projet. Au menu de ces formalités, il y avait hier une visite médicale détaillée à la capitale provinciale : prise de sang, analyse d’urines, contrôle de la vue, electro-cardiogramme, radiographie des poumons, échographie de différents organes, et aujourd’hui, entretien à la préfecture de police. Bien que mon contrat de travail soit de droit local, les frais sont supportés par mon employeur chinois qui a délégué du personnel pour m’accompagner. A la préfecture, on n’y fait pas la queue dès cinq heures du matin comme en France, pas d’hygiaphone non plus entre le personnel et les administrés. On se parle posément, assis, en face à face. En attendant que l’on me restitue mon passeport la semaine prochaine, outre le récépissé, je dispose déjà de mon joli Foreign Expert Certificate, qui n’est pas rouge, mais bleu nuit.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Titre de séjour ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2011/02/titre-de-sejour/>